Envie d'un accouchement naturel ? Ce qu'il faut ABSOLUMENT savoir pour ne pas faire disparaître votre ocytocine !

Cette hormone est responsable des contractions. Grâce à elle, l’utérus se transforme en moteur efficace : la tête du bébé appuie sur le col qui finit par se dilater peu à peu jusqu’à arriver aux fameux 10 cm (le Graal de toutes les femmes qui accouchent !). Cependant, cette hormone est timide et peut disparaître si on la dérange...


Ce qui fera fuir votre ocytocine !


Comment "déranger" l'ocytocine ?

Et bien justement en parlant, en réfléchissant, en analysant ou en se sentant observée par exemple. Ce sont les activités du néocortex qui inhibent la production de l’ocytocine.


Le Dr Michel Odent, célèbre chirurgien obstétricien français que j’ai eu le plaisir d’interviewer en 2022 dans un des épisodes de « Faux départ », parle « d’inhibition néocorticale », justement parce que ce cerveau analytique qui nous différencie des autres mammifères a la capacité d’empêcher cette hormone d’entrer en scène au moment de l’accouchement, si la femme est perturbée.


Réfléchir, analyser ou organiser sont donc des perturbations au travail naturel.


Idem pour les sources lumineuses qui « empêchent la femme en couches de se cacher ». Vous comprenez mieux maintenant pourquoi la lumière de ma cave à vin me dérangeait tant pendant mon travail…


Se cacher pour "bien accoucher"

La lumière est l’ennemi numéro un de l’accouchement car une femme a besoin de se sentir presque cachée pour que son corps fonctionne correctement.


Le jour où les maternités auront intégré ce principe de base de la physiologie de l’accouchement, les naissances pourront commencer à mieux se passer.


Cette mémoire archaïque que nous avons en tant que « femme mammifère » nous pousse à nous mettre dans un lieu sombre voire dans la nuit totale, à l’abri des regards. Lors de mes conférences, je demande aux auditeurs s’ils aiment qu’on les regarde quand ils vont aux toilettes. Je peux vous garantir qu’ils sont unanimes !


Des verrous aux portes des salles d'accouchement !

Prise en charge par une équipe médicale munie d’une panoplie d’instruments, la future maman ne peut pas se mettre dans sa bulle et éteindre son néocortex.


De plus, elle se retrouve rapidement clouée au lit car les protocoles hospitaliers qui nécessitent toutes sortes de fils (monitoring fœtal, voie veineuse) et son espace est ainsi « balisé » sans qu’elle puisse se l’approprier.


Être respectée dans son espace en structure hospitalière relève du défi ! Saviez-vous qu’au cours des années 70, on avait tendance à poser des verrous sur les portes des salles d’accouchement pour faire comme si on était à la maison ? Les femmes en couches avaient compris que leur chambre pourrait vite se transformer en salon de thé pour les stagiaires de la faculté de médecine si elles ne se préservaient pas de cette manière.


La même hormone pour "faire les bébés"

L’ocytocine est aussi connue sous le nom « d’hormone de l’amour ». Quand vous êtes câlinée, que vous faites l’amour ou que vous mangez votre chocolat préféré, vous produisez de l’ocytocine.


C’est donc la même hormone que vous produisez pour concevoir votre bébé que pour le mettre au monde.


Maintenant que vous y réfléchissez, cela vous semble logique de ne pas avoir envie qu’on vous demande de résoudre une équation mathématique quand vous êtes en plein ébats amoureux ; et vous n’avez pas non plus besoin qu’une infirmière vienne vous expliquer quoi faire pour trouver la meilleure position pour avoir du plaisir. Votre corps sait vous guider et vous envoyer les bons messages.


Sauf que notre programmation est si forte qu’on continue à croire qu’on a besoin d’une armada médicale pour accoucher et qu’on est incapable d’y arriver sans injections, piqûres ou instruments.


Le col peut se "refermer" si on le dérange ...

Un corps qui donne la vie rapidement sans « coup de pouce » chimique est du ressort du miracle dans l’inconscient collectif moderne. Pourtant, nombreux sont les témoignages de femmes qui « stagnaient » à 5 cm de dilatation et qui se sont tout à coup retrouvées à pousser malgré elles car le bébé était en train d’arriver subitement.


À l’inverse, un col bien parti dans sa progression vers l’ouverture peut se refermer et amorcer un retour en arrière si on le dérange. Cela a souvent été rapporté dans les structures médicales quand un inconnu (médecin, gynécologue, interne ou autre) entrait dans la salle d’accouchement. Les professionnels de la santé n’apprennent pas dans leurs études que le col de l’utérus agit comme un sphincter qui peut non seulement s’ouvrir bien plus vite que prévu (des fois plusieurs centimètres en dix minutes !), mais également se refermer rapidement si on le dérange.


L'adrénaline : à éviter en début de travail

L’ocytocine, quant à elle, suivra le mouvement d’arrêt si son antagoniste, l’adrénaline, est sécrétée par la femme qui se retrouve à être face à ce qu’elle considère comme un danger, stoppant dans la foulée les précieuses contractions nécessaires au bon déroulement de l’enfantement.


Combien de femmes voient leur travail interrompu une fois arrivées à la maternité ?


Dans des témoignages datant du XIXème siècle par exemple, nombre de femmes qui étaient à un stade avancé du travail se sont retrouvées « bloquées » à cause d’un accoucheur. Dès leur arrivée sur place, leur travail s’était instantanément arrêté.


Pour certaines d’entre elles, le travail a repris spontanément 15 jours plus tard, sans que cela pose de problème au bébé...


L'ocytocine : utile pour la sécurité de la maman

La décharge d’ocytocine qui se fait au moment de la naissance du bébé a plusieurs rôles et il est important de pas perturber ce processus. Comme nous l’avons vu plus haut, l’ocytocine est une hormone timide et peut être perturbée facilement.


Un couple qui fait connaissance avec son petit doit être laissé tranquille pour que l’hormone s’imprègne entre eux et scelle ainsi l’attachement familial. La nature a prévu que la mère « tombe amoureuse » de son bébé afin qu’elle ne l’abandonne pas. Il en va de la survie de l’espèce !


Ainsi, c’est au moment de la naissance qu’elle recevra la plus grande décharge d’ocytocine de sa vie. Le conjoint bénéficie également de cette « hormone de l’amour » car elle a la particularité d’être contagieuse ! D’ailleurs, combien de sages-femmes pratiquant l’accouchement à domicile affirment être littéralement « shootées à l’ocytocine » grâce à ces moments particuliers, au point de développer une agréable addiction ? On les appelle tendrement les birth junkies.


Cette décharge massive a également un rôle capital pour la survie de la mère car elle permet au placenta de se décrocher en toute sécurité et prévient ainsi l'hémorragie de la délivrance.


Ecrit par

Ema Krusi



NewSight Magazine Interviewe Ema Krusi

Comment se déroule un accouchement et quelle disposition prendre pour que tout se passe pour le mieux ?


Dans cette optique, l'équipe NewSight est partie interviewer Ema Krusi qui a récemment écrit un livre sur la naissance physiologique.


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